Émotions, liberté et responsabilité
- Myriam Tercero
- 5 abr 2016
- 3 Min. de lectura
Lorsque nous réalisons pleinement le fait qu'en nous existe l'observateur, que cette réalisation se fait non seulement par une compréhension mentale mais que nous arrivons à nous distancer effectivement de nos pensées et trouver l'espace de paix en nous, nous réalisons notre nature divine ou supérieure, ou transcendante, bref notre lien profond à l'univers, le tout, Dieu peu importe son nom. A ce moment une grande liberté émerge mais elle est aussi accompagnée de responsabilité.
Liberté, car nous réalisons notre pouvoir véritable sur nos pensées, en effet dès que l'on commence à observer ses pensées régulièrement et je ne parle pas que de la pratique régulière d'une méditation mais d'une observation quasi constante, nous voyons leur liens avec nos émotions. Nous voyons leur vraie nature perturbatrice et pouvons reconnaître que c'est en nous et en nous seuls que jaillit l'émotion. Fini dès lors de rejeter la faute à l'extérieur pour un sentiment, une émotion qui est en fait une création propre. Quelque chose en nous a été touché par ce qui s'est passé à l'extérieur.
Si l'émotion est très rapide à surgir, elle peut également s'évacuer rapidement, cependant c'est en général nous qui la retenons par une rumination des pensées. On ressasse, on rabâche, on tourne et retourne la situation: il m'a dit ça, elle a fait ça, tu te rends compte! C'est pas juste, j'aurais dû dire/faire ça... Bref on se pourrit l'existence avec nos ruminations.
Responsabilité car une fois que nous avons bien compris que l'émotion nous appartient, il nous incombe d'aller voir cette émotion de près. Que nous dit-elle? Et là, il est bien plus intéressant de s'attacher à ce que notre corps ressent qu'à ce que notre tête dit: où se trouve cette émotion (gorge, estomac, ventre, muscles), à quoi ressemble cette énergie, car l'émotion est une énergie, (piquante, vibrante, elle serre, noue?). Et en respirant consciemment vers l'endroit ou cette énergie se trouve, en y envoyant notre souffle nous allons l'accepter, car c'est en étant totalement conscient de ce qui se passe à l'intérieur de nous et non en ruminant les pensées qui alimentent l'émotion que nous allons vraiment "gérer" l'émotion.
Car la tête va généralement essayer d'analyser, regarder en arrière, chercher le pourquoi du comment, etc. et finalement, savoir que c'est parce que quand nous étions petit, il s'est passé ceci ou cela et c'est pour ça que nous réagissons maintenant comme ci ou comme ça, ben c'est pas vraiment utile (bien que parfois cette compréhension soit totalement libératrice), alors que dans l'instant reconnaître l'émotion, et savoir comment la gérer dans l'immédiat, ou si nous sommes submergés (et oui ça arrive même quand ça fait un bout de temps qu'on s'observe, c'est dur d'être vigilant tout le temps) prendre le temps de l'observation, tout de suite si possible, pour une évacuation plus rapide, ça aide dans la vie de tous les jours.
Liberté car malgré l'émotion, nous connaissons l'espace intérieur qui est libre de douleur, qui est paix et vastitude. Nous savons qu'il est là cet espace, malgré le tumulte de l'émotion, et qu'on va finir par le retrouver. Mais ça demande de passer par la responsabilité de ses pensées et de ses émotions. D'avoir le courage de voir en soi toutes les émotions qui passent, jolies et moins jolies, de ressentir leur énergie afin de les accepter et c'est en les acceptant qu'elles se transforment.
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