La peur
- Myriam Tercero
- 25 abr 2016
- 3 Min. de lectura
La peur, comment naît-elle? comment la gérer? Nichée au plus profond de nous, elle naît du temps. De notre crainte du futur, de notre regret du passé, de notre peur de faire mal, pas comme il faut, de ce qui va arriver, de gêner, d'avoir déplu. Mais tout est dans le temps, soit le futur, soit le passé. Vais-je plaire, satisfaire? Dois-je faire ceci ou cela? Ai-je mal fait ceci ou cela? C'est une peur psychologique à distinguer de la peur, la vraie, celle qui vous prend dans le moment présent, face à un vrai danger.
La peur psychologique nous mine, nous fait perdre confiance en la vie et en nos capacités. La peur, la vraie, face à un vrai danger nous permet, en règle générale, d'agir juste, d'agir selon ce qui est le mieux pour nous, rapidement et sans tergiverser.
Savoir que notre peur "régulière", nos angoisses, sont psychologiques, nées de nos pensées et de nos conditionnements, nous soulage car si elle naît de nos pensées et que grâce à l'observation nous avons appris à gérer un tant soi peu nos pensées, à ne plus nous identifier à elles, nous avons tout pouvoir sur nos peurs imaginées.
Dans beaucoup de cas nous oublions que lorsque le cas qui nous fait peur se présentera, s'il se présente un jour, nous aurons les ressources pour l'affronter dans l'instant présent. Nous ne les aurons ni avant, ni après, elles ne nous serviraient à rien, mais bien au moment juste. De plus rappelons-nous que les situations se présentent rarement dans la réalité comme nous les avions prévues dans notre imagination débordante. Et heureusement car nous sommes experts en catastrophes!
Par exemple lorsque nous craignons pour la vie de nos proches (un simple petit retard de rien du tout et ça y est, c'est l'accident, la mort subite, etc. etc.). Nous faisant du souci pour eux nous ne réalisons pas que nos pensées de peur ne pourront empêcher quoi que ce soit... Si cela servait à quelque chose de se faire du souci, que cela avait un vrai effet pour empêcher la catastrophe, alors oui... mais en fait cela ne fait que nous détruire à petit feu. Nous faire vivre mille fois l'horreur anticipée... Nous aurons bien le temps d'y faire face si cela se produit vraiment, à quoi bon nous faire souffrir comme cela?
Chassons nos peurs de notre esprit, regardons les dans les yeux, c'est-à-dire sentons leur énergie dans notre corps. Comment est-elle? Où se trouve-t-elle? Respirons ensuite à cet endroit, calmement, profondément, envoyant là notre compassion et notre amour. Acceptons que cette énergie se trouve là puis passons à autre chose: ah oui je te vois, je te reconnais, mais je ne m'accroche pas à cette pensée, à cette énergie, je passe à autre chose. Je choisis de passer à une autre pensée, sans refouler (non, j'ai pas peur) mais en reconnaissant et en agissant: je passe à une autre pensée, je remets mes peurs à mon moi divin et j'écoute son message d'espoir.
Parfois elle surgit si vite. Un son, une odeur, une image ou situation nous confrontent à une vieille peur surgie de nulle part... Nul besoin de savoir exactement d'où elle vient, bien que l'exercice d'introspection avec un coeur ouvert et bienveillant puisse nous aider à le découvrir, mais savoir comment la gérer, là tout de suite, pour qu'elle ne prenne pas des proportions énormes. Une fois de plus cela demande d'être présent à soi, d'être là dans son corps, d'être conscient des pensées qui nous traversent continuellement comme un fleuve qui ne saurait s'arrêter, de s'observer, s'observer, s'observer. Sans jugement et avec amour et bienveillance.
Être en connexion avec cette partie de nous qui sait le calme, qui sait la paix, qui sait l'amour et qui ne connaît pas la peur. Nous l'avons tous cette partie en nous, c'est notre vraie nature, mais nous en sommes souvent déconnectés. Comme un lac secoué par la tempête en surface mais qui connaît sa profondeur et sait que là en bas il y a le calme et la paix. Ne pas rester en surface mais vite descendre dans notre profondeur. Reconnaître cette verticalité en nous et nos profondes racines dans la paix et le calme même lorsque la tempête fait rage en surface. Plutôt que d'être ballotés en tous sens, cela nous permet de garder le cap.
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